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Saint Julien

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Saint Julien

Le quartier Saint Julien fait partie du 12e arrondissement de Marseille

Population
  • 2009 : 9806
  • 2014 : 9915
  • 2020 : 10406

Source : AGAM

Histoire de Saint Julien

Un grand du cinéma, Fernandel, et un maître de la peinture contemporaine Ambroggiani, ont contribué à la notoriété de ce quartier, où la bourgeoisie marseillaise aimait ériger ses bastides. Saint Julien a su conserver, à travers les générations, une rare qualité de vie.

Remontons un peu l’Histoire…

C’est sur le site de Saint Julien que Jules César avait installé l’un de ses campements au moment du siège de Marseille, en 49 avant J-C. La ville avait à cette époque-là, comme d’autres en Provence, choisi Pompée contre César.
Assiégée pendant 6 mois, elle fut prise ensuite par celui qui bientôt serait sacré empereur de Rome. Ce campement, qui servait essentiellement à l’observation, engendrera la naissance d’un petit bourg. Mais pendant des siècles, Saint-Julien est resté à l’écart du développement, avec une activité très rurale. Seuls les moines et les gens d’armes occupaient le terrain.

Au 12ème siècle*, au milieu de champs plantés de vigne appartenant au monastère, une communauté religieuse s’installe. C’est elle, inscrite sur les registres de Saint Victor sous le nom de Sancti Juliani, qui vraisemblablement baptisera aussi de ce nom le secteur géographique. A la même époque, est achevé le « Castrum Juliani », un château qui sera placé sous l’autorité de l’évêque de Marseille par le pape Innocent 2 en 1141. Le village fortifié devient alors Château Julien.
Il ne reste rien de l’édifice médiéval, à la fin du XIXe siècle les derniers vestiges ont été détruits, pour élargir la grande rue (devenue Pierre Béranger) et dégager l’actuelle place Eugène Bertrand, qui auparavant s’appelait place du château. Cependant, une tour en ruine et quelques portions de remparts qui enserraient le village sont encore de nos jours des vestiges du site fortifié, qui autrefois dominait la vallée de l’Huveaune.

Entre 1715 et 1720 la population du bourg augmente sensiblement, car les épidémies de peste frappent Marseille. Selon certains historiens, la cité phocéenne aurait perdu à cette période-là presque la moitié de sa population (environ 50 000 morts). De nombreuses familles fuient la ville et les territoires ruraux -dont Saint Julien- profitent de la grande peur que les milieux urbains engendrent.
Entre 1850 et 1870 Saint Julien bénéficie de l’embellie industrielle et commerciale de Marseille qui gagne, en vingt ans, 220 000 nouveaux habitants (plus de la moitié sont des étrangers, surtout des Italiens).

En 1875 les tramways à chevaux accélèrent le développement de Marseille au-delà du Jarret (la desserte va jusqu’au Trois Lucs). Le morcellement des grandes propriétés (La Comtesse, Pinatel, Rampal) s’amorce, au profit d’un nouvel habitat.
De nouveaux quartiers, périphériques au village et au vieux château de Saint Julien, mais dépendant de cette paroisse, apparaissent aussi : Les Caillols, Les Olives et les Martégaux. Au moment de la Libération, le premier combat sur le territoire marseillais a eu lieu à Saint Julien, au cœur du village. Le 23 août 1944, la troisième section (55 hommes) de la 1ère compagnie de fusiliers-voltigeurs, commandée par le lieutenant Roger Audibert, est accrochée par un détachement allemand. Par délibération du conseil municipal du 27 juillet 1946, la Place du Monument (il y avait une stèle érigée pour les morts de la Grande Guerre, qui a été depuis déplacée au cimetière) a pris le nom d’Eugène Bertrand.
C’était un commandant FFI, originaire du Vaucluse et « mort pour la France ».

*Se basant sur le Cartulaire de St Victor, M. Jean RAMBAL souligne que l’église de St Julien ne daterait pas du 12è siècle mais de l’an 1057.

Histoire de Beaumont

Dans la banlieue Est de Marseille, entre Saint Barnabé et Saint Julien, Beaumont est une petite cité de création moderne, une cité au grand air.
Son essor n’a commencé qu’après la guerre de 1914-1918, mais elle n’en a pas moins des quartiers de noblesse.

Elle serait l’ancien « Castrum de Bellomonte » érigé en seigneurie en faveur de « Clans de Beaumont », par lettres royales du 20 septembre 1475 (Louis XI).

Henri III en fit donation à sa maîtresse Renée de Rieux de Châteauneuf, dite la belle Châteauneuf, dame d’honneur de Catherine de Médicis. Elle épousa Philippe d’ALTOVITI, Baron de Castellane, capitaine des galères et célèbre Ligueur marseillais.

De ce mariage naquirent deux filles :

La fameuse poétesse marseillaise, Marseille d’ALTOVITI, qu’aima le Duc de Guise, Gouverneur de Provence et,
Clarice, qui devint la femme de Pierre Lemaître, auquel elle apporta la seigneurie de Beaumont.

Les rues Lemaître et Beaumont, dans le quartier du Chapitre rappellent les fastes de cette famille.

Quelques siècles plus tard…

Le Château de Beaumont, tel que nous l’avons connu, ne rappelait en rien la construction féodale d’autrefois. Il a dû être rebâti vers le milieu du 17ème siècle.

Le 3 octobre 1903, les héritiers Lemaître de Beaumont mirent en vente le domaine qui s’étendait alors de la traverse des Sables Jaunes à la traverse des Olives (probablement aujourd’hui rue Charles Kaddouz et anciennement traverse du Japon).
Cette mise en vente, sous forme de lotissement, fit le bonheur de bons nombres de familles marseillaises devenues propriétaires pour la plupart en résidences secondaires. En ce temps-là, on venait à Beaumont pour sa proximité du centre ville, pour son altitude et surtout pour son bon air.

Dans les années 1930, le périmètre du château était ce qu’est le C.M.A. aujourd’hui, avec les périmètres de la crèche et d’un parc magnifique orienté sud-ouest. Il était la propriété d’un collège privé, le pensionnat Saint Louis. Ce pensionnat et l’école communale mixte des Pinsons furent occupés par les Allemands pendant la guerre.

A la Libération, la ville devenue propriétaire du château en fit l’école communale des garçons jusqu’à la construction de l’école de la Bombardière. Dans le même temps, les filles réintégrèrent, dans sa totalité, l’école des Pinsons.

N’étant plus occupé, le château se dégrada rapidement. C’est en 1976 qu’il fut démoli.

Quand les filles quittèrent l’école des Pinsons pour la Bombardière, le bâtiment fut quelque peu abandonné. Depuis, il y a eu trois locations dont une au cinéaste Yves ROBERT, qui tourna « La Gloire de mon Père », d’après une œuvre de Marcel PAGNOL.

Ensuite, ce fut une école d’œnologie puis l’Association « A.M.S.C. » qui occupe actuellement les lieux.

L’arrivée des Arméniens

L’encyclopédie des Bouches du Rhône « Marseille Terroir » cite Beaumont comme la plus étonnante création de la banlieue de Marseille.

A partir de la 1ère guerre mondiale, l’agglomération a poussé à l’allure d’une véritable cité champignon. Elle était née d’abord au Nord du Chemin de St Julien et était un exemple typique du laisser-aller avec lequel on laissait les banlieues s’étendre sans aucune règle, sans aucun souci d’hygiène. Ses rues mal tracées, avec un écoulement des eaux difficile ou impossible, étaient transformées en cloaques ou véritables marais au moment des pluies. Il n’était pas rare d’avoir à utiliser une barque pour circuler. Les pompiers venaient pomper l’eau qu’ils se contentaient quelquefois de rejeter un peu plus bas.

Novembre 1922 vit l’arrivée massive des Arméniens.

Si la curiosité vous guide au cimetière de Saint Julien, vous y trouverez le tombeau en ruine de la famille « Lemaistre de Beaumont ».

La communauté Arménienne

Au XIIe siècle, les Arméniens étaient déjà présents en France, et notamment à Marseille. Ils étaient alors négociants. Au XVIIe siècle, nos deux pays avaient tissé des liens économiques et commerciaux. Puis ce fut l’arrivée des réfugiés suite aux massacres de 1894, 96 et 1905.

Durant la 1ère guerre mondiale, 500 arméniens se portèrent volontaires pour combattre à nos côtés.

Après le génocide de 1915, l’immigration arménienne fut très importante.
Un premier navire débarqua 400 arméniens en Novembre 1922. En décembre 1923, 10 885 arméniens étaient arrivés à Marseille, sans que notre ville y soit préparée.
Ne tardent pas à se poser de façon très aiguë les problèmes de logement et de travail.

Le logement

En 1927, les dispositions nouvelles de la loi LOUCHEUR favorisent la construction. Les possesseurs de grande propriété, pour échapper aux charges nouvelles pesant sur le non bâti, usèrent des possibilités offertes par les lois foncières et liquidèrent une partie de leur patrimoine. Ainsi naquirent de véritables quartiers de maisonnettes.

On entreprit de diviser ainsi de grandes propriétés et l’on en tire, par de savantes imbrications, le plus grand nombre de lots possibles, sans réel souci d’hygiène et d’urbanisme.

Ainsi la Rosière, qui était une pinède, fut déboisée dans les années 1930.

Tandis que les Arméniens les plus démunis sont hébergés dans des camps (Oddo, Mirabeau), les plus argentés, nostalgiques des jardins et de la verdure d’Arménie, purent acquérir des parcelles de terre, quelquefois de la garrigue caillouteuse, et s’installer à Beaumont.

Beaumont était un quartier très côté, l’air y était pur. A 147 m d’altitude, on était au niveau de la Vierge de la Garde. A côté des résidences secondaires des marseillais qui venaient y respirer, se sont peu à peu montées des petites maisonnettes très modestes, avec des jardins cultivés. Beaucoup ont fait des puits pour chercher de l’eau. La promiscuité qui faisait que 5 ou 6 personnes vivaient dans un deux pièces était rendue supportable par beaucoup d’amour partagé dans la pudeur, et le désir de survivre.

Parmi ceux qui se fixèrent à Beaumont, la plupart étaient cultivateurs, cordonniers ou « piqueurs de tige », maçons, tailleurs… Tous cultivaient leurs jardins et avaient quelques animaux, des chèvres…

L’éducation des enfants

Le principal souci de cette petite communauté arménienne fut l’éducation des enfants. Très vite, certains feront la fierté de leur entourage en devenant technicien, ingénieur, musicien.

Afin de permettre cette intégration qu’ils souhaitaient ardemment, les Arméniens exigeaient de leurs enfants qu’ils parlent exclusivement le Français en dehors de la maison. Très stricts, ils leur demandaient d’être poli, respectueux des règles et des lois, malgré les violences verbales qu’il leur arrivait de subir.

Par contre, pour ne pas oublier leurs origines, ils parlaient arménien dès qu’ils étaient chez eux. Henri VERNEUIL, cinéaste de renommée internationale, a lui aussi débarqué à Marseille pour fuir le génocide. Il a remarquablement défini cette double appartenance : « Arménien je reste, plus français que moi tu meurs ».
La communauté s’est très vite dotée d’une église avec des bâtiments associatifs et des structures qui accueillirent les enfants.
L’école Hamaskaïne, créée en 1980, dans le quartier voisin, à St Julien, témoigne par une éducation bilingue jusqu’au baccalauréat, de cet attachement à transmettre la mémoire d’un déracinement tragique qui ne doit pas être oublié.

L’église Arménienne

Construite en 1932, sous l’impulsion de Mgr Krikoris BALAKIAN, elle fut consacrée le 2 octobre de cette même année.

Elle se situe 8 impasse des Monts. Elle a été construite à partir de fonds recueillis par Monseigneur Krikoris BALAKIAN et financée par des dons en espèces, en nature, ou sous forme de travail bénévole de membres de la Communauté Arménienne.
L’Église Apostolique Arménienne fait office d’articulation sociale et culturelle.

Le temple évangélique Arménien de la Figone

La pose de la 1ère pierre de ce temple, 30 avenue de la Figone, date du 10 juillet 1938, en présence du Pasteur GHAZAROSSIAN.
L’inauguration aura lieu le 5 mars 1939.
Au cours de la dernière guerre, effrayés par les bombardements, de nombreux évangélistes quittèrent le centre ville pour s’installer à Beaumont.
Au Pasteur PAPAZIAN, qui ne reste qu’un an, succède en 1943 le
Pasteur BOUDAKIAN. Son départ, en 1947, laisse une église privée de Pasteur qui sera finalement sauvée par l’arrivée du Professeur KHAYIGUIAN, en 1949 ; Mademoiselle Esther DEMIRDJIAN s’occupant de l’enseignement des enfants.

L’essor de Beaumont

« Marseille Terroir » nous donne une idée très précise de ce qu’est Beaumont, à la veille de la 2èmeguerre mondiale.

« Outre les magasins de toutes sortes, on voit à Beaumont plusieurs médecins, un pharmacien, un chirurgien-dentiste, un cinéma, un vaste garage automobile… Notons aussi 9 bars et 4 restaurants.

En 1932, l’Eglise Sainte Bernadette fut consacrée. Dans cette paroisse, il y eut aussi un dispensaire, une salle de théâtre et de cinéma.

L’essor spectaculaire de ce quartier allait de pair avec le morcellement de propriétés et campagnes. Si l’on a évoqué les Terres de Beaumont, il existait aussi d’autres sites remarquables, parmi lesquels on peut citer :

Le Château de Beaumont :
le cinéaste, Yves ROBERT, d’après l’œuvre de Marcel PAGNOL.

La Rosière :
Adrien Bless nous précise « Propriété de 13 hectares appartenant au parfumeur Arménien Demoussian en 1791. Elle passe à la famille Papère en 1851, puis à Frédéric FOURNIER en 1889 et à Monsieur GAUTIER fondateur de la Société Musicale de Saint-Barnabé en 1857. Domaine loti en accord avec la délibération du 05 Avril 1929 ». Une voie ouverte sur une partie de la propriété porte le nom de Louis FOURNIER, un des continuateurs de la maison « FOURNIER FRERES » créée en 1836. Leur usine, qui emploie 2 000 ouvriers et ouvrières, donne naissance à la grande industrie marseillaise de la stéarinerie et lance la bougie marseillaise « l’Etoile ».

Le Château de la Rosière :
Cette belle bastide eût une vocation culturelle puisqu’elle fut une école primaire que connurent beaucoup d’habitants du quartier, puis en 1975, elle a accueilli des déficients sensoriels. Depuis 2003, elle abrite un Centre Municipal d’Animation qui propose des activités socioculturelles de proximité.

La Campagne FABRE :
la famille FABRE (Compagnie de Navigation) possédait deux campagnes d’environ 14 hectares : – la campagne Fabre, qui s’étendait depuis le chemin des Caillols jusqu’au chemin de St Julien. – une propriété voisine plus petite « la Dromelle » du nom de son ancien propriétaire. Le boulevard des Bénédictins a été tracé en partie à travers l’ancienne Dromelle. Dans cette famille, au siècle dernier, les noms du Docteur Augustin Fabre et de son plus jeune frère César Eugène émergent. Au début des années 30, la famille Fabre morcelle la propriété.
Certains lots sont réservés pour établir une cité paroissiale. La première pierre d’une église fut posée le 3 mars 1935. En souvenir du docteur Fabre, l’église fut dédiée à saint-Augustin.
Elle fut bénite et consacrée le 13 janvier 1936. La maison même des Fabre sera le presbytère.

La Figone :
Bastide avec verger, la Figone devait appartenir à un certain Monsieur FIGON.
En 1791, elle est entre les mains de M. GIRAUDIN.
Mme ROUGEMONT en est propriétaire à partir de 1850, puis Herman ROUGEMONT à partir de 1911.

Le château de Rougemont a laissé la place à l’ensemble « Les terrasses de Saint-Julien » situé n° 7 et 9 boulevard du Centre.

Galerie photos

Les lieux du quartiers