Aller au contenu principal
  • La Pomme

La Pomme

Submitted by fmarais@marseille.fr on

La Pomme

La Pomme est un quartier du 11e arrondissement de Marseille.

Population
  • 2009 : 17507
  • 2014 : 17843
  • 2020 : 17533

Source : AGAM

Histoire de la Pomme

Ce nom a vu le jour au début du XVIe siècle lorsqu’un inconnu a créé sur la route royale d’Aubagne (au 65 av Allard aujourd’hui), une modeste auberge, un « logis » dit « de la Poume », portant ce fruit comme enseigne, symbole des vastes vergers que les Dominicains possédaient depuis quelques décennies aux environs du hameau de Saint-Dominique, à quelques centaines de mètres au nord-ouest de l’auberge.

Peu à peu s’est constitué un hameau, puis un village autour du logis : la Pomme Saint-Dominique, puis simplement la Pomme. Mais avant, comment se nommait ce coin du terroir compris entre l’Huveaune, Saint-Jean du Désert et les Comtes ? Depuis le XIIe siècle, les coteaux de la Grande Bastide étaient dits Plan de Padéou, le plateau de Padeau et la frange méridionale le long de l’Huveaune, sous Padéou : c’était depuis plus longtemps encore, au IXe siècle, le Colombier. C’est au levant du Colombier que la Poume est née entre deux vénérables moulins.

Un logis fournissait le gîte et le couvert mais surtout une halte aux nombreux charretiers qui empruntaient le Grand Chemin d’Aubagne. Cela, ainsi que l’essor économique engendré par le rattachement de la Provence au royaume de France et l’installation de riches familles qui deviendront célèbres (les de Forbin et les de Villages en particulier), a sans doute motivé le créateur du logis de la Pomme.

Au cours du XVIIe, le village a pris forme et un « rolle » (recensement) de 1630 attribue à la Pomme 601 habitants et 63 bastides ou maisons, dont les moulins précités. Les possédants de biens du quartier décidèrent de bâtir leur propre chapelle pour éviter de se rendre à celle de Saint-Dominique, incommode d’accès. Ce sera fait en 1670 et plusieurs différents surgiront entre les deux chapelles jusqu’à la Révolution.

En 1791, les Dominicains sont expulsés et leur chapelle vendue comme bien national. À partir de 1807, la chapelle de la Pomme, Notre-Dame de Lumière, devient l’église paroissiale, mais reprend le titre de Saint-Dominique, en mémoire de la plus ancienne.

Le XIXe siècle voit s’épanouir le village, devenu banlieue de la grande cité. Essentiellement rural, il va découvrir l’industrialisation à ses environs immédiats et notamment à Saint-Marcel. La création de la voie ferrée Marseille-Toulon en 1858 et l’apport des eaux de la Durance depuis 1848 modifient le paysage, les habitudes et l’économie. L’irrigation permet de créer de vastes prairies et d’établir les premières laiteries, ainsi que des cultures maraîchères intensives. La Pomme et ses environs sont alors appelés la « Petite Normandie ». En 1860, un enfant du quartier, M. Ginouvès, invente une recette culinaire qui fera la renommée du coin : les « paquets », en fait « pieds et paquets » de la Pomme.

Succédant aux omnibus, les premiers trams apparaissent vers 1900 : le n° 14 dessert la Pomme.
Au cours du XXe siècle et jusque dans les années 1960, la Pomme conserve sa ruralité, puis c’est l’explosion démographique que l’on connaît : les ensembles immobiliers couvrent prairies et jardins. En 1999, le quartier compte 18 153 habitants, une multiplication par 30 en trois siècles et demi !…

Article rédigé par Roger DANIEL, membre du Comité du Vieux Marseille et Georges REYNAUD, enseignant, chercheur honoraire, administrateur du Comité du Vieux Marseille.

Histoire de la Parette

Le quartier de la Parette doit son nom à la famille PARET qui s’est portée acquéreur de la propriété sise 183 rue du Docteur Cauvin. À la fin du XVIIe siècle, le général DAYMAN, propriétaire de diverses terres à proximité de Saint -Jean -du -Désert, en vendit une partie à M. Dominique PARET qui nomma sa nouvelle acquisition « La Parette ». Cette appellation figure toujours sur le fronton du portail de fer forgé.

En 1745, Dominique PARET lègue sa propriété à son neveu, Mathieu PARET, qui la cèdera à son tour à son fils aîné Jean-François PARET.

En 1788, ce dernier la vend à Alphonse DAGNAN, qui, durant la révolution émigre. La Parette, déclarée « bien national », est vendue aux enchères et adjugée à Antoine PALME. Elle changera plusieurs fois de propriétaires. En 1809, elle est vendue à Jean-Baptiste PONTIER, puis en 1860 à Pierre BERANGER (dont une avenue de Saint Julien porte le nom), et enfin en 1924 à Alfred et Edith LEENHARDT jusqu’à ce que la Ville de Marseille en rachète une bonne partie lors de la réalisation de l’ensemble immobilier « La Boiseraie ».

Les campagnes alentour furent peu à peu construites, et retracent l’histoire du quartier.

Le boulevard Bezombes

Il doit son nom à l’ancien propriétaire du « Château », campagne des peupliers, lotie en 1929.
À cette époque, une laiterie y était encore exploitée.
Peu à peu, les villas s’alignèrent le long du Boulevard et il ne resta plus comme « campagne » que celle de la famille GILLY, à l’emplacement de l’actuel clos Bezombes.
En haut du Boulevard à gauche, là où se trouvait une mare, fut ouverte en 1935, la 1ère classe démontable, suivie de 6 autres en 1938-1939.
Face aux écoles fut créée une boulangerie. A l’angle de l’avenue Jean Lombard, un terrain planté de peupliers abritait la maison de Mme MEINERI qui y exploitait une épicerie, tandis que son mari effectuait à domicile les livraisons de charbon. Le Bd Bezombes, pentu à souhait, faisait le bonheur des enfants qui « se régalaient » à faire de la carriole.

La Mazenode

De beaux jardins plantés de grands cèdres du Liban, une allée bordée de platanes menant à une Bastide – qui existe toujours – tels sont les lieux où aimait se reposer, loin de la Ville, la famille MAZENOD, de 1595 à 1752. Issue d’une descendance de négociants installés à Marseille, elle figurera dans la noblesse parlementaire et dans les hautes fonctions du clergé.

Peu avant la Révolution, le domaine est vendu aux GUEY, puis à la famille DUPRE, et en 1918 à la famille ALLIEZ Marius qui en lotit une partie (et en vendit une autre aux époux GIRAN).

Un pensionnat fut installé dans la Bastide. Le chemin qui menait à la propriété fut baptisé Av de la Mazenode et la rue qui reliait cette avenue à l’avenue Florian devint la rue DUPRE.

L’avenue Désiré Bianco

Anciennement dénommée Avenue Florian, cette voie fut classée en 1959. Elle prit le nom de Désiré BIANCO, pupille du 58ème Régiment d’Infanterie Coloniale. Engagé à l’âge de 13 ans, il partit sur le navire « Le France » défendre sa Patrie. Il perdit la vie en 1915 et fut cité à l’Ordre du Corps de l’Armée.

Air Bel

Le grand et beau domaine « La Castellane », sur lequel fut édifié en 1969 l’ensemble immobilier « Air Bel », appartenait vers le milieu du XVIIIe siècle à la famille provençale CASTELLANE ADHEMAR dont un membre, François, épousa en 1669 la fille de Mme DE SEVIGNE. La propriété fut vendue en 1780 à M. Pierre AUBRAN, puis en 1804 à la famille THUMIN qui construisit dans les années 1900 une villa de style victorien appelée « Air Bel » en raison de la bonne qualité de l’air, de par sa position élevée au-dessus de la Vallée de l’Huveaune.
L’eau y coulait à profusion : pas moins de 8 puits, mais aussi le canal qui descendait de Saint Julien et rejoignait l’Huveaune, et qui servait à l’arrosage des cultures. Joyau du quartier, c’était un espace de jeu et de promenade très apprécié.

Le Docteur THUMIN, médecin de grande qualité et très dévoué, souhaitait que la Ville en fasse une résidence pour personnes âgées. Décédé en 1947, il n’eut pas le temps de prendre les dispositions nécessaires. La propriété sera vendue en 1969 par ses successeurs à un promoteur qui y édifia un ensemble immobilier.
Elle eut aussi un rôle historique : Pendant l’occupation, la Villa abrita le réseau « Brutus » auquel appartenait Gaston DEFFERRE. Y passèrent Messieurs CHABAN-DELMAS, Jean MOULIN…

Durant cette période, des Surréalistes fuyant Paris s’y installèrent : l’écrivain André BRETON, les peintres MAX ERNST, André MASSON…La Villa Air Bel ne tarda pas à devenir un lieu de création artistique exceptionnel : André BRETON y créa son jeu de cartes…
André ROUSSIN, dont les parents demeuraient à Saint-Barnabé, passait ses vacances et Dimanches à Air Bel.
Sur les terres entourant « le château », plusieurs familles de laitiers, maraîchers, horticulteurs (EDONON, MARTIN, BREMOND …) approvisionnaient les réfugiés d’Air Bel.

En Août 1940, l’intellectuel américain Varian FRY va permettre à 2000 personnes dont Marc CHAGALL, André BRETON, André MASSON d’échapper à la Gestapo en passant de l’autre côté de l’Atlantique.

 

Galerie photos

Les lieux du quartiers